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Les élections américaines, live from Philly
12 février 2008

Hillary, c'est fini?

Ce soir, c'est la suite annoncée de la correction magistrale que Hillary est en train de recevoir. Et ça se passe près de chez nous! Enfin, pas loin. L'état de Virginie, du Maryland, ainsi que le district fédéral de Washington DC qui, bien que n'étant pas un état, a quand même le droit de s'exprimer (vous voyez, tout cela est tout de même un tantinet démocratique).

C'est donc la "primaire du Potomac", puisque les trois entités sont regroupées autour du fleuve Potomac qui traverse Washington. Et il ne devrait pas y avoir beaucoup de suspense, voyez plutôt la moyenne des derniers sondages:

Virginie:    Obama 55% - Clinton 37%
Maryland:  Obama 55% - Clinton 33%
Wash DC:   Obama 63% - Clinton 27%   (aïe, ça fait mal)

HillaryObama pourrait donc creuser l'écart d'une trentaine de délégués. Et après cette suite ininterrompue de victoires, beaucoup se demandent si la candidature Clinton est en train de sombrer irrémédiablement. Mais dans cette campagne riche en rebondissements, où les "experts" se sont trompés si souvent, elle peut peut-être justement se rassurer à l'idée que les analystes politiques la voient maintenant foncer dans le mur. Il est vrai qu'elle aurait de quoi être inquiète: après avoir déjà gagné les 4 derniers états et s'apprêtant à tout gagner aujourd'hui, Obama est désormais en avance dans les sondages nationaux et fait mieux que Clinton dans les duels hypothétiques contre John McCain. Il a davantage d'argent, et attire toujours des foules impressionnantes de fidèles à ses meetings.

Allons, tout n'est pas encore perdu pour les supporters de Hillary. Quelques raisons de garder espoir:

1. Elle a une base de soutien indéboulonnable

Malgré les succès de Obama, il n'a pas vraiment réussi à gagner le soutien de groupes d'électeurs très importants comme les femmes, les latinos, et les électeurs plus modestes, qui soutiennent toujours Clinton. Ces groupes démographiques ont permis à Hillary de maintenir son avance dans les grands états du Super Tuesday. Il a bien réussi à s'infiltrer un peu dans les groupes de soutien traditionnels de Clinton (gagnant une majorité du vote des femmes en Iowa et dans le Maine), mais sans plus.
Cela fournit à Hillary un bon argument en vue de la campagne de novembre, disant qu'il est impensable que le candidat démocrate ne recueille pas le soutien massif de la classe ouvrière.
Elle mise sur ces électeurs pour le jour de son come-back, prévu le 4 mars, où elle espère remporter l'Ohio et le Texas, riches en délégués. Un bon test pour voir si les ouvriers soutiendront encore Hillary sera le Wisconsin, qui vote la semaine prochaine. Les villes universitaires devraient voter Obama, mais le reste de l'état devrait soutenir Clinton. Si ce n'est pas le cas, ça va décidément sentir le roussis pour elle.

2. Le blues des favoris
Qui voudrait vraiment être en tête dans cette compétition? Chaque fois qu'un candidat est en avance et est perçu comme favori, les choses se gâtent. Car c'est un statut envié mais également risqué: les électeurs peuvent y réfléchir à deux fois et s'inquiéter de ses chances réelles face à McCain en novembre. Il a relativement peu d'expérience et n'a jamais vraiment été "testé", alors que Hillary peut se targuer d'avoir survécu à 15 ans d'attaques et "vaste consipiration" des républicains. Ces doutes non résolus peuvent peut-être expliquer pourquoi les électeurs qui se décident seulement le jour de l'élection votent davantage pour Clinton...
Les médias vont également (enfin?) cesser d'admirer béatement le candidat qui apporte tant "d'espoir et d'inspiration", et regarder un peu plus sérieusement ce qu'il a à offrir et examiner très attentivement le candidat qui semble parti pour gagner la nomination.

3. Les personnalités du parti avec Clinton!
On l'a dit, la nomination pourrait bien dépendre des 796 super-délégués. Et il est bien difficile de savoir comment ils vont voter: simplement en suivant leurs propres préférences librement? En suivant l'avis du peuple?
Si Obama réussit à surprendre dans des états supposés lui être peu favorables, beaucoup de super-délégués seront peut-être convaincus qu'il est l'homme de la situation. En revanche, si la course reste très serrée, Hillary pourrait être favorisée: les Clinton ont davantage d'influence sur les instances du parti. D'ailleurs, lorsque les Clinton disent être capables de vaincre la machine de guerre républicaine, les personnalités du parti démocrate qui ont assisté aux combats de près sont susceptibles de mordre à l'hameçon et réaliser que, malgré la belle rhétorique de Obama, seuls les Clinton réalisent vraiment ce qu'il faut pour battre les républicains.


Dans cette élection, où tout ce qui semblait certain a volé en éclats (souvenez-vous le duel annoncé Clinton-Giuliani...) tous les candidats ont encore des raisons d'espérer - spécialement la candidate qui était il y a peu perçue comme "inévitable".

 

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