Quand une tornade s'abat sur Clinton...

Mardi dernier, lors du Super Tuesday, une tornade s'est abattue sur Clinton... Ah bon, me direz-vous? Elle n'a pourtant pas eu de si mauvais résultats lors des élections...

Non, non. Je répète: littéralement, une tornade s'est abattue sur la ville de "Clinton", en Arkansas. Et bien sûr dans beaucoup d'autres endroits, en Arkansas, dans le Tennessee, le Mississippi, l'Alabama et le Kentucky, faisant des dizaines de morts. Les programmes télévisés ont souvent interrompu leurs compte-rendus d'élections pour exposer la situation dramatique à laquelle faisaient face les populations locales.

C'est presque ironique, parce que pendant ce temps, Clinton (Hillary, cette fois, vous suivez?) subissait les assauts de la tornade Obama et tentait tant bien que mal de résister au tourbillon de ferveur engendrée par la candidature du sénateur de l'Illinois. Une fois que la tempête s'est éloignée, que tout est retombé, force est de constater que la campagne de Clinton (la ville, mais également la candidate...) a subi beaucoup de dégâts! Hillary ne peut que constater que sa candidature, malgré la légère avance dont elle dispose toujours, est de plus en plus vulnérable, et qu'elle risque de plus en plus d'être emportée comme un fétu de paille dès le prochain souffle - pardon, dès les prochaines élections.

Car Obama a réussi à obtenir autant de délégués qu'elle, voire plus, mardi dernier. Et la suite du programme, pour tout le mois de février en gros, lui est très favorable. De plus en plus, il quitte sa position de challenger pour endosser le rôle du favori. D'ailleurs, vu la menace que représente la nomination presque certaine de John McCain, les démocrates vont avoir à coeur de désigner le candidat le plus susceptible d'être élu en novembre: à ce petit jeu-là, Obama peut brandir fièrement les derniers sondages, qui indiquent qu'il battrait McCain de 5 points ou 7 points, tandis que Clinton serait battue de 3 points ou arriverait à égalité. Un argument de taille pour les électeurs démocrates désireux - que dis-je, impatients - de récupérer la Maison Blanche. Rien n'est terminé, loin de là, mais actuellement les chances de nomination de Hillary et Obama doivent être très proches de 50%-50%, une situation impensable il y a encore deux mois.

Après le passage des tornades, il faut donc faire un peu le ménage et essayer de recoller les morceaux. Hillary va tenter de reprendre la main, et surtout de limiter les dégâts dans les prochaines compétitions. Obama va se laisser emporter par le souffle de ses bonnes prestations. Et pendant ce temps, que fait George Bush? Il ne fait plus beaucoup parler de lui, le pauvre. Ah si, justement, il est allé se rendre compte de la situation dans les états touchés par les tornades et a assuré les populations de son soutien. Attention, là encore, ça décoiffe: "Je ne veux pas que les gens pensent que quelque chose se passera, qui ne se passera pas. Et donc quand nous disons que quelque chose se passera pour les aider à reprendre pied, cela se passera." (I don't want people to think something is going to happen that's not going to happen. And therefore when we say something is going to happen to help them get their feet back on the ground, it will happen). Comment? N'aurait-il donc pas aussi un courant d'air quelque part?

A bientôt pour la suite des aventures ébouriffantes de Hillary, Barack et John...

Pat - live from Philly

Cet article est paru sur le blog de la Télévision Suisse Romande consacré aux élections américaines.