La Floride... Enjeu majeur chez les républicains!

24 janvier 2008

Mardi prochain 29 janvier, c'est les primaires en Floride! D'ailleurs je serai exceptionnellement sur place à ce moment-là et pourrai ainsi commenter ce qui se passe depuis le coeur de l'action, dans une primaire qui marque un tournant dans la course à la présidentielle!!
Les démocrates ne font pas campagne ici (tout comme dans le Michigan à cause de cette histoire de calendrier pas respecté), nous en reparlerons.

Pour l'heure arrêtons-nous du côté républicain où l'enjeu est ici majeur! D'abord, il est tout simplement important de pouvoir se vanter d'une victoire dans un grand état comme la Floride, mais en plus, cet état attribue la totalité de ses délégués au candidat ayant reçu le plus de voix. C'est le système du winner-take-all, contrairement à d'autres états où les délégués sont répartis proportionnellement en fonction des scores de chacun. Il ne sert donc à rien de terminer à une bonne deuxième place, puisque seul le gagnant empoche le pactole.

1. Le va-tout de Giuliani
On l'a dit et redit, Giuliani a toujours espéré que les premiers états ne comptent pas trop et qu'il pourrait les perdre sans trop de dommage, dans le but de se concentrer sur les grands états tels que la Floride, New York, la Californie ou d'autres qui votent le 5 février. De plus en plus, cette stratégie a révélé ses limites puisque ses scores très faibles (pour ne pas dire ridicules) dans les premiers états ont contribué à faire baisser encore sa cote au niveau national.
Mais comme il aime à le répéter depuis l'Iowa, tout va très bien et tout va se passer en Floride... Autant dire que personne n'a autant besoin de remporter la Floride que lui. Pourtant, ça semble assez mal barré pour lui: la moyenne des derniers sondages donne
McCain 24.5% - Romney 23.5% - Giuliani 18.8% - Huckabee 15.5% - Paul 4.3%
Et la tendance est plutôt à la baisse...
Donc le scénario le plus probable est qu'il termine autour de la troisième place et qu'il soit définitivement détruit après cet échec. Oh, il va bien entendu continuer à faire campagne jusqu'au 5 février (sait-on jamais, sur un malentendu, ça peut marcher), mais sa campagne sera pour ainsi dire terminée.
Par contre, s'il parvient tout de même à gagner la Floride, cela fera taire pour de bon ceux qui se gaussent de sa stratégie foireuse depuis des lustres, cela amènera un apport de contributions bienvenues, les médias vont le reconsidérer comme un candidat sérieux et les choses pourraient encore se mettre en place favorablement pour le Super Tuesday. (Bon, sans vouloir paraître rabat-joie, il est désormais même distancé par McCain de 5 points dans son propre état de New York...)

2. Si McCain gagne...
Peut-être le scénario qui est (très légèrement) le plus probable à l'heure actuelle. Une victoire de McCain achèverait de le propulser en tête de la course à la nomination. Déjà qu'il domine maintenant les sondages nationaux et ceux de plusieurs grands états. Si McCain gagne, il est difficile d'imaginer que quelqu'un d'autre puisse le rattraper plus tard...

3. Et Romney?
Une victoire de Romney serait un grand événement: pendant presque toute l'année, il a traîné des cotes de l'ordre 10% avant de monter progressivement mais sûrement en direction du groupe de tête. C'est presque surprenant étant donné le début d'année plutôt décevant qu'il a eu: censé remporter haut la main l'Iowa et le New Hampshire, il n'en a gagné aucun des deux. Pourtant, il est maintenant le candidat le plus susceptible de ravir la nomination à McCain.
Une victoire lui ouvre-t-elle la voie royale pour la nomination? Pas si vite: il est encore en retard sur McCain dans beaucoup d'endroits. Mais il a deux avantages certains pour la suite:
- Il a beaucoup d'argent et a la capacité de s'auto-financer largement. Une très bonne chose, surtout dans les grands états où les campagnes se mènent à coup de spots télévisés très onéreux. Les mauvaises langues disent que sa victoire dépend seulement du nombre de millions qu'il est décidé à aligner pour "acheter" sa nomination...
- Dans beaucoup d'états du 5 février, il y a des primaires fermées, c'est-à-dire destinées seulement aux électeurs inscrits en tant que républicains. McCain ne disposera donc plus de l'avantage qu'il avait dans le New Hampshire, où les électeurs indépendants - qui le soutiennent massivement - pouvaient participer.

4. Quel rôle pour Huckabee?
Il faut se rendre à l'évidence: Huckabee ne va pas gagner en Floride. Il a peu d'argent et préfère se concentrer sur les états suivants. Mais tout n'est pas forcément fini pour lui: il pourrait attirer les foules dans les états ayant beaucoup d'électeurs évangéliques, dont l'Alabama, l'Arkansas (son état), la Géorgie, ou le Missouri.